Violaine BarroisDémarche

Née en 1984, Violaine Barrois est une artiste visuelle française dont la pratique interroge la relation entre l’humain et le monde naturel en tant qu’expérience vécue et transformative. Travaillant à Marseille, elle explore la manière dont les paysages façonnent nos identités, nos usages, et nos savoirs implicites, tout en révélant l’importance de leur valeur affective. 
Violaine crée des dispositifs d’interrogation et d’observation qui mettent en lumière ce qui est présent mais souvent méconnu dans l’environnement. À travers le prélèvement de matériaux bruts – roches, sable, cendre, végétaux – qu'elle transforme en pigments et émaux, elle questionne et dévoile les couches invisibles de ces lieux, invitant à un autre type d’attention. Cette approche méthodologique agit comme un outil de révélation, permettant de "faire parler" la nature tout en y intervenant activement.
Elle partage également ses réflexions en tant qu’enseignante, intervenant dans divers environnements académiques en France et à l’international. Ses projets ont été présentés dans des expositions collectives et personnelles, notamment à la Design Parade de Toulon (2024), au CAC de Briançon et au Centre de Design Slovaque, à Bratislava (2022). Elle est membre du conseil collegial SOS Durance Vivante et vit dans la forêt près d’Aix-en-Provence.


    • La Mémoire du Cèdre
    Michigan
    USA

    avec Suraia Abud

    Soutenu par L'Arab American National Museum, la Villa Rabelais-Tours, L'Institut Européen d'Histoire et des Cultures de l'Alimentation & l'Université Rennes 2
    La Mémoire du Cèdre explore l’intersection entre l’attachement aux lieux – de résidence et d’origine – et les pratiques culinaires de la diaspora libanaise du Michigan. Ce projet met en lumière les aspects sensibles de la nourriture, de la culture et des traditions, en s’intéressant aux objets et à leurs dimensions sensorielles, esthétiques et symboliques. Il examine des identités en constante transformation, liées aux territorialités et aux diverses expériences et mémoires qu’elles englobent. En explorant la relation entre nourriture et mémoire, ce projet vise à révéler comment les pratiques culinaires évoluent dans les communautés de la diaspora tout en maintenant des liens avec leurs racines. Il met notamment en lumière l’imbrication de ces pratiques avec la migration, les émotions et la vie quotidienne des communautés déplacées.




      • La Mer Pourpre
      • Étang de Berre 
      • Laboratoire Plastique Pamparigouste
      • Bureau des Guides GR2013

      Avec le GIPREB, l’Institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions, l’INRAE Montpellier et le laboratoire Chrome de l’Université de Nîmes

      Extraction de la pourpre de Rapana venosa, d’après les travaux d‘Inge Boesken Kanold, Artiste peintre spécialiste de la couleur pourpre, qui porte un intérêt particulier pour les couleurs rares, anciennes et perdues.
      Le plastique et les espèces exotiques envahissantes incarnent une forme d’intrusion dans les écosystèmes naturels, le plastique, omniprésent dans les océans et sur les côtes, est devenu une composante incontournable des environnements marins et terrestres. Il pénètre les cycles de vie des espèces et, en se fragmentant en microplastiques, s’intègre au réseau trophique. Ces deux formes de pollution chimiques ou biologiques suivent souvent des chemins tracés par les activités humaines, ainsi, c’est le délestage des eaux de ballast des bateaux qui est la cause de l’arrivée de la Rapana venosa (originaire du Japon) dans l’étang de Berre. 
      En liant la visibilisation du plastique à une espèce exotique envahissante plutôt qu’à une espèce patrimoniale (tortue, phoque), cette approche propose de résoudre la tension entre une nature sacralisée, souvent détachée de la réalité tangible du monde, et la dynamique biophysique dans laquelle nous évoluons. Elle réinscrit l’humain dans un processus de renouvellement et d’invention face aux contraintes toujours changeantes de l’environnement, en redonnant à la nature sa place active dans notre devenir partagé.
      Les fêtes de l’étang, journée collective, septembre 2024




          • Dæmonologie
          Cove Park, Helensburgh
          Scotland

          Magnetic 3
          Fluxus Art Projects
          Ce projet s’appuie sur les imaginaires scientifiques, alchimiques et patriarcaux de l’époque moderne pour interroger les relations entre pouvoir, savoir et domination. Inspiré par les écrits de Carolyn Merchant dans The Death of Nature, il explore les métaphores sexuelles et violentes qui ont façonné la vision mécaniste de la nature, des dissections aux pratiques de laboratoire. Ce projet cherche à réinventer ces métaphores, en créant un espace où les processus organiques et indisciplinés—fermentation, érosion, transformation—retrouvent leur autonomie. L’œuvre dont le titre fait écho au livre de Jacques VI d’Écosse sur la sorcellerie, prend la forme d’une installation céramique accompagnée d’une publication. L’Écosse, avec ses controverses historiques sur les procès de sorcières et son récit mythologique gaélique de la la Cailleach, déesse des saisons froides et créatrice des paysages,  offre un terrain fertile pour réexaminer ces récits.

          Installation de restitution de résidence, décembre 2024