Violaine BarroisDémarche

Née en 1984, Violaine Barrois est une artiste visuelle française dont la pratique interroge la relation entre l’humain et le monde naturel en tant qu’expérience vécue et transformative. Travaillant à Marseille, elle explore la manière dont les paysages façonnent nos identités, nos usages, et nos savoirs implicites, tout en révélant l’importance de leur valeur affective. 

Violaine crée des dispositifs d’interrogation et d’observation qui mettent en lumière ce qui est présent mais souvent méconnu dans l’environnement. À travers le prélèvement de matériaux bruts – roches, sable, cendre, végétaux – qu'elle transforme en pigments et émaux, elle questionne et dévoile les couches invisibles de ces lieux, invitant à un autre type d’attention. Cette approche méthodologique agit comme un outil de révélation, permettant de "faire parler" la nature tout en y intervenant activement.

Elle partage également ses réflexions en tant qu’enseignante, intervenant dans divers environnements académiques en France et à l’international. Ses projets ont été présentés dans des expositions collectives et personnelles, notamment à la Design Parade de Toulon (2024), au CAC de Briançon et au Centre de Design Slovaque, à Bratislava (2022).

Elle est membre du conseil collegial SOS Durance Vivante et vit dans la forêt près d’Aix-en-Provence.


    • La Mer Pourpre
    • Étang de Berre 
    • Laboratoire Plastique Pamparigouste
    • Bureau des Guides GR2013

    Avec le GIPREB, l’Institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions, l’INRAE Montpellier et le laboratoire Chrome de l’Université de Nîmes

    Extraction de la pourpre de Rapana venosa, d’après les travaux d‘Inge Boesken Kanold, Artiste peintre spécialiste de la couleur pourpre, qui porte un intérêt particulier pour les couleurs rares, anciennes et perdues.
    Le plastique et les espèces exotiques envahissantes incarnent une forme d’intrusion dans les écosystèmes naturels, le plastique, omniprésent dans les océans et sur les côtes, est devenu une composante incontournable des environnements marins et terrestres. Il pénètre les cycles de vie des espèces et, en se fragmentant en microplastiques, s’intègre au réseau trophique. Ces deux formes de pollution chimiques ou biologiques suivent souvent des chemins tracés par les activités humaines, ainsi, c’est le délestage des eaux de ballast des bateaux qui est la cause de l’arrivée de la Rapana venosa (originaire du Japon) dans l’étang de Berre. 
    En liant la visibilisation du plastique à une espèce exotique envahissante plutôt qu’à une espèce patrimoniale (tortue, phoque), cette approche propose de résoudre la tension entre une nature sacralisée, souvent détachée de la réalité tangible du monde, et la dynamique biophysique dans laquelle nous évoluons. Elle réinscrit l’humain dans un processus de renouvellement et d’invention face aux contraintes toujours changeantes de l’environnement, en redonnant à la nature sa place active dans notre devenir partagé.
    Les fêtes de l’étang, journée collective, septembre 2024