Violaine BarroisDémarche

Née en 1984, Violaine Barrois est une artiste visuelle française dont la pratique interroge la relation entre l’humain et le monde naturel en tant qu’expérience vécue et transformative. Travaillant à Marseille, elle explore la manière dont les paysages façonnent nos identités, nos usages, et nos savoirs implicites, tout en révélant l’importance de leur valeur affective. 

Violaine crée des dispositifs d’interrogation et d’observation qui mettent en lumière ce qui est présent mais souvent méconnu dans l’environnement. À travers le prélèvement de matériaux bruts – roches, sable, cendre, végétaux – qu'elle transforme en pigments et émaux, elle questionne et dévoile les couches invisibles de ces lieux, invitant à un autre type d’attention. Cette approche méthodologique agit comme un outil de révélation, permettant de "faire parler" la nature tout en y intervenant activement.

Elle partage également ses réflexions en tant qu’enseignante, intervenant dans divers environnements académiques en France et à l’international. Ses projets ont été présentés dans des expositions collectives et personnelles, notamment à la Design Parade de Toulon (2024), au CAC de Briançon et au Centre de Design Slovaque, à Bratislava (2022).

Elle est membre du conseil collegial SOS Durance Vivante et vit dans la forêt près d’Aix-en-Provence.

Infiltrations Interspécifiques
& La République de l’Oursin

Parc National de Port-Cros
8 juin 2025
Fort du Pradeau

Avec Tom Sidaine, philosophe de l’environnement & chercheur









Le projet intégrera des ateliers menés dans quatre écoles de l’aire éducative du Parc National de Port-Cros (Le Pradet, La Garde, Hyères, La Croix-Valmer, Ramatuelle). Les œuvres réalisées seront exposées lors de la Fête de la Nature en mai 2025, au Fort du Pradeau.
En immersion pendant 5 semaines au coeur du Parc National de Port-Cros, au large de sa ville natale Hyèroise, l’artiste a interrogé les relations que nous entretenons avec notre environnement et propose une réévaluation de ces liens. En combinant céramique, sérigraphie et photographie expérimentale, il interroge la manière dont les paysages marins et terrestres, empreints de mémoire, agissent comme conservateurs et transformateurs des récits humains.
Le projet examine les interactions complexes et parfois perturbatrices entre l’humain et les autres formes de vie, proposant une vision où le vivant, sous toutes ses formes, participe activement à l’évolution des récits collectifs. Cette démarche poétique et critique souligne la symbiose entre l’humain et son environnement, tout en questionnant l’impact des dynamiques interspécifiques sur notre manière d’habiter le monde.
Le projet approfondit une pratique matérialiste ancrée dans la transformation de matériaux naturels – roches, sables, végétaux – en pigments et émaux. Ces interventions révèlent les couches invisibles des paysages et mettent en lumière leur rôle dans la préservation des mémoires vivantes.

Négatif ilford delta 400 développé à la sauge de mon jardin



    • La Mer Pourpre
    • Étang de Berre 
    • Laboratoire Plastique Pamparigouste
    • Bureau des Guides GR2013

    Avec le GIPREB, l’Institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions, l’INRAE Montpellier et le laboratoire Chrome de l’Université de Nîmes

    Extraction de la pourpre de Rapana venosa, d’après les travaux d‘Inge Boesken Kanold, Artiste peintre spécialiste de la couleur pourpre, qui porte un intérêt particulier pour les couleurs rares, anciennes et perdues.
    Le plastique et les espèces exotiques envahissantes incarnent une forme d’intrusion dans les écosystèmes naturels, le plastique, omniprésent dans les océans et sur les côtes, est devenu une composante incontournable des environnements marins et terrestres. Il pénètre les cycles de vie des espèces et, en se fragmentant en microplastiques, s’intègre au réseau trophique. Ces deux formes de pollution chimiques ou biologiques suivent souvent des chemins tracés par les activités humaines, ainsi, c’est le délestage des eaux de ballast des bateaux qui est la cause de l’arrivée de la Rapana venosa (originaire du Japon) dans l’étang de Berre. 
    En liant la visibilisation du plastique à une espèce exotique envahissante plutôt qu’à une espèce patrimoniale (tortue, phoque), cette approche propose de résoudre la tension entre une nature sacralisée, souvent détachée de la réalité tangible du monde, et la dynamique biophysique dans laquelle nous évoluons. Elle réinscrit l’humain dans un processus de renouvellement et d’invention face aux contraintes toujours changeantes de l’environnement, en redonnant à la nature sa place active dans notre devenir partagé.
    Les fêtes de l’étang, journée collective, septembre 2024




        • Dæmonologie
        Cove Park, Helensburgh
        Scotland

        Magnetic 3
        Fluxus Art Projects
        Ce projet s’appuie sur les imaginaires scientifiques, alchimiques et patriarcaux de l’époque moderne pour interroger les relations entre pouvoir, savoir et domination. Inspiré par les écrits de Carolyn Merchant dans The Death of Nature, il explore les métaphores sexuelles et violentes qui ont façonné la vision mécaniste de la nature, des dissections aux pratiques de laboratoire. Ce projet cherche à réinventer ces métaphores, en créant un espace où les processus organiques et indisciplinés—fermentation, érosion, transformation—retrouvent leur autonomie. L’œuvre dont le titre fait écho au livre de Jacques VI d’Écosse sur la sorcellerie, prend la forme d’une installation céramique accompagnée d’une publication. L’Écosse, avec ses controverses historiques sur les procès de sorcières et son récit mythologique gaélique de la la Cailleach, déesse des saisons froides et créatrice des paysages,  offre un terrain fertile pour réexaminer ces récits.

        © Alan Dimmick