Violaine BarroisBiographie

Violaine Barrois (née en 1984) est une artiste visuelle française dont la pratique s’inscrit à la croisée de l’écologie, des récits vernaculaires et des dynamiques écoféministes. Elle explore les liens entre corps, territoires et matières vivantes à travers des installations et éditions, souvent ancrés dans des contextes fragiles ou marqués par la mémoire.

Sa recherche interroge les formes d’intrusion – plastique, espèces invasives, savoirs effacés – et propose de nouveaux récits du vivant, entre biologie, colonialité et réinvention. Elle s’intéresse autant aux savoir-faire ancestraux qu’aux matériaux contemporains issus de l’anthropocène, qu’elle met en relation dans des œuvres sensibles, documentées, poreuses.

Lauréate de la Villa Albertine (2026) et de la résidence Magnetic 3 (Fluxus Art Projects), elle développe actuellement Cosmologies, un cycle de recherches autour de la couleur, de la transmission et de la matière-paysage, au Parc National de Port-Cros (2025). Son travail a été montré à Cove Park, Écosse (2024) à la Design Parade Toulon (2024), au CAC de Briançon et au Centre de design slovaque à Bratislava (2022).

Formée au design graphique (DSAA ESDM, IED Madrid) et à l’histoire de l’art (UCM Madrid), elle enseigne les arts appliqués depuis 2016 et intervient régulièrement dans des écoles d’art et universités en France et à l’international. Membre du conseil collégial de SOS Durance Vivante, elle vit et travaille dans la forêt, près d’Aix-en-Provence.

    • La Mémoire du Cèdre
    Michigan
    USA

    avec Suraia Abud

    Soutenu par L'Arab American National Museum, la Villa Rabelais-Tours, L'Institut Européen d'Histoire et des Cultures de l'Alimentation & l'Université Rennes 2
    La Mémoire du Cèdre explore l’intersection entre l’attachement aux lieux – de résidence et d’origine – et les pratiques culinaires de la diaspora libanaise du Michigan. Ce projet met en lumière les aspects sensibles de la nourriture, de la culture et des traditions, en s’intéressant aux objets et à leurs dimensions sensorielles, esthétiques et symboliques. Il examine des identités en constante transformation, liées aux territorialités et aux diverses expériences et mémoires qu’elles englobent. En explorant la relation entre nourriture et mémoire, ce projet vise à révéler comment les pratiques culinaires évoluent dans les communautés de la diaspora tout en maintenant des liens avec leurs racines. Il met notamment en lumière l’imbrication de ces pratiques avec la migration, les émotions et la vie quotidienne des communautés déplacées.




      • EEE
      • Étang de Berre 
      • Laboratoire Plastique Pamparigouste
      • Bureau des Guides GR2013

      Avec le GIPREB, l’Institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions, l’INRAE Montpellier et le laboratoire Chrome de l’Université de Nîmes

      Extraction de la pourpre de Rapana venosa, d’après les travaux d‘Inge Boesken Kanold, Artiste peintre spécialiste de la couleur pourpre, qui porte un intérêt particulier pour les couleurs rares, anciennes et perdues.
      Le plastique et les espèces exotiques envahissantes incarnent une forme d’intrusion dans les écosystèmes naturels, le plastique, omniprésent dans les océans et sur les côtes, est devenu une composante incontournable des environnements marins et terrestres. Il pénètre les cycles de vie des espèces et, en se fragmentant en microplastiques, s’intègre au réseau trophique. Ces deux formes de pollution chimiques ou biologiques suivent souvent des chemins tracés par les activités humaines, ainsi, c’est le délestage des eaux de ballast des bateaux qui est la cause de l’arrivée de la Rapana venosa (originaire du Japon) dans l’étang de Berre. 
      En liant la visibilisation du plastique à une espèce exotique envahissante plutôt qu’à une espèce patrimoniale (tortue, phoque), cette approche propose de résoudre la tension entre une nature sacralisée, souvent détachée de la réalité tangible du monde, et la dynamique biophysique dans laquelle nous évoluons. Elle réinscrit l’humain dans un processus de renouvellement et d’invention face aux contraintes toujours changeantes de l’environnement, en redonnant à la nature sa place active dans notre devenir partagé.
      Les fêtes de l’étang, journée collective, septembre 2024




          • Dæmonologie
          Cove Park, Helensburgh
          Scotland

          Magnetic 3
          Fluxus Art Projects
          Ce projet s’appuie sur les imaginaires scientifiques, alchimiques et patriarcaux de l’époque moderne pour interroger les relations entre pouvoir, savoir et domination. Inspiré par les écrits de Carolyn Merchant dans The Death of Nature, il explore les métaphores sexuelles et violentes qui ont façonné la vision mécaniste de la nature, des dissections aux pratiques de laboratoire. Ce projet cherche à réinventer ces métaphores, en créant un espace où les processus organiques et indisciplinés—fermentation, érosion, transformation—retrouvent leur autonomie. L’œuvre dont le titre fait écho au livre de Jacques VI d’Écosse sur la sorcellerie, prend la forme d’une installation céramique accompagnée d’une publication. L’Écosse, avec ses controverses historiques sur les procès de sorcières et son récit mythologique gaélique de la la Cailleach, déesse des saisons froides et créatrice des paysages,  offre un terrain fertile pour réexaminer ces récits.

          Installation de restitution de résidence, décembre 2024