A PORTRAIT OF THE ARTIST AS A YOUNG WOMAN
Galerie G

Pour sa première exposition personnelle, Violaine Barrois aborde l’espace domestique, un thème fort de sa pratique artistique, se concentrant cette fois non pas sur son architecture, mais sur les relations et les histoires qu’il contient. Dans ce récit d’autofiction, elle évoque le retour au village, sa relation au féminisme et à la création en tant que femme. Elle crée pour l’occasion des œuvres qui sont autant de systèmes d'expériences et de souvenirs personnels où le temps a un effet plastique et critique sur la mémoire. Les objets d’un quotidien passé jouent le rôle de nœud émotifs pour une autoréflexion cathartique.

Devant les œuvres nous ressentons un mélange de crainte et d'attachement, cette attitude ambiguë que détermine l'approche d'une chose à la fois attirante et dangereuse, prestigieuse et rejetée, cette mixture de respect, de désir et de terreur qui peut passer pour le signe psychologique du sacré. Les souvenirs deviennent précieux dans la mesure où ils sont lointains, alors que, dans le temple mnémonique de l’enfance, les objets se floutent jusqu’à l’effacement.  


Dans cette exposition introspective, les œuvres sont petites et intimes, imprégnées de symboles personnels qui sont autant de clefs vers un passé si individuel qu’il devient commun et partageable. Elles évoquent la rupture toujours réactualisée entre mémoire et avenir, entre un individu et salignée: se démarquer, en faire partie ou rompre ?  Partir, rester, (ne jamais) revenir. Se tourner en arrière au risque de devenir une statue de sel.





Abordant des sujets comme la disparition de sa mère ou la cécité de son père, Violaine nous montre comment les évènements personnels ont un impact sur notre vie sensible et émotive. Elle compare son corps, sa présence physique et sa scansion froide et hypnotique, à celui absent de sa mère qui, donnant son corps à la science, a exclu la possibilité d’un tombeau sur lequel se recueillir. Tout objet qu’elle aurait touché devient alors une relique, la marque du passage sur Terre d’une personne extraordinaire. La manière de ne pas disparaitre. Cette méditation sur le deuil est accompagnée d’une réflexion sur la dualité de la création des femmes, une confrontation entre la maternité et la création artistique qui semble nous chouchouter : la vie est toujours plus forte que l’art.

S’emparant de la cécité de son père comme sujet de travail, Violaine souligne comment le handicap n’est jamais quelque chose d’intrinsèque à la personne, mais au contraire qu’il s’agit d’un fait qui se crée et se vit en société. Ainsi, ce fait est aussi partie de tous les membres de la famille. Il leur appartient tout autant qu’il les façonne, créant un monde sensible particulier.


Niccolò Moscatelli + Violaine Barrois






LE TERRITOIRE DU VIDE

Résidence Rouvrir le Monde
Été culturel
avec Niccolò Moscatelli︎︎︎

Salin des Pesquiers
Mai-Juillet-Août 2022


Entretenus par l’homme et habité par les oiseaux, les Salins de Hyères brouillent la limite entre nature et culture, entre agentivité humaine et animale. En se concentrant sur les gestes et les pratiques plutôt que les auteurs de ces gestes, nous sortons du cadre de compréhension historique classique pour être davantage en adéquation avec une nouvelle pensée écologique et philosophique postanthropique.










CAMELLE
Structure non-habitable Ø 5m
Sacs à gravats, sable de plage, canalisation PVC


Rouvrir le Monde
Salin des Pesquiers



Par l’assemblage et la narration, Violaine Barrois transforme les matériaux de construction en architectures fragiles et absurdes, existant dans les instants précédant la ruine.
Posant son regard critique et décalé sur ce qui constitue notre environnement artisanal et social en questionnant ces bâtiments et ces constructions qui fondent notre imaginaire collectif, elle mène une réflexion autour de l’architecture à partir de la question du faire dans le travail de l’artiste : faire peu, laisser faire, faire avec les éléments extérieurs ou naturels...
Construction précaire, geste précipité pour un assemblage fragile, matérialisation d’une prouesse technique fantasmée et ratée, la structure inachevée laisse toute la place aux interprétations de fonction. Armature aveugle ou promesse d’habitat? Proposition plausible et improbable à la fois, fictive mais bien réelle, à l’instar des non-architectes bâtisseurs.
Architecture non-savante à laquelle le primitif et le spontané donne toute sa vitalité, son travail est très accessible à la compréhension, de sa concéption à sa fabrication, il est immédiatement familier. Violaine prône la non-technicité et rend très lisible le processus de création du volume.








L’ASCENSION DU MONT VENTOUX

avec Niccolò Moscatelli
Maçonnerie en pierre-sèche
Savoillans
2m x 2m x 2m


Inspiré par la région de roches des Baronnies Provençales, entre la Drôme et les Alpes de Haute-Provence, L’Ascension du Mont Ventoux est une pyramide en pierre sèche, technique sans mortier à liant, hommage à l’architecture endémique des bories et des refuges de bergers.






LE TERRITOIRE DU VIDE

Édition expérimentale
avec Niccolò Moscatelli
+ Studio A2



D’apparence tout blanc avant d’être découpé, l’objet évoque les questions existentielles de nos 3 mois sur le site: Le blanc est-il la couleur de l’absence, de l’attente, de la présence? Est-ce la couleur illisible du silence? Moment d’oscillation, il navigue entre la lumière et l’ombre, la matité et la brillance, le visible et l’invisible, le plein et le vide. 







Couverture insolée / Risographie
30 pages
100 ex.





BÉNITIERS SAUVAGES

CAC de Briançon
avec Niccolò Moscatelli


Les pierres qui constituent cette installation ont été trouvées dans le lit du torrent Sacha ou dans ses alentours proches. L’eau et le temps les ont polies et ont laissé sur elles les traces de leur passage : des creux se sont formés naturellement au fil des années. Ces creux ont été élargis à l’aide de ciseaux jusqu’à en faire des véritables bénitiers de roche brute. Il ne s’agit pas d’imposer une forme, mais de continuer son élan initial, d’imiter le travail de l’eau et de son contact patient avec la pierre. Chaque vasque contient de l’eau provenant d’un différent cours d’eau de la vallée, teintée de fluorescéine qui s’illumine à la lumière noire.




Pierres taillées, eau du torrent Sacha, eau de la Durance, eau du Peyra des Merles, eau de canaux communaux, fluorescéine.




AUTODIDAXIE
avec Léa Bigot


Autodidaxie est un projet de recherche formelle et matérielle, une exploration où la méthode académique aurait été abandonnée en faveur d’une approche émotionnelle et intuitive de la matière et de l’espace. Dans une position libre et revendiquée de non-connaissance, les deux artistes tordent les usages et les élements familiers de l’architecture domestique dans un langage joyeux, décomplexé, absurde et poétique. Par la cohabitation, le travail commun et le partage d’un même espace, le rapprochement s’opère. Elles travaillent par échos formels, se racontent l’histoire imaginaire d’une femme en autarcie qui serait leur avatar et ce récit commence à soutenir les objets et à les lier entre eux.
Jeu ou laboratoire ? Les seules règles sont les contraintes matérielles – aussi essentielles que la pure expressivité, comme si des unes dépendait la libération de l’autre. Utiliser seulement des matériaux bruts, non-transformés, se concentrer sur un matériau à la fois pour donner forme à des objets mono-matière, avoir à disposition une gamme très limitée d’outils non-professionnels. L’expérience est limpide et reproductible.




La partie performative de cette experience - la compression radicale du processus créatif sur la periode donnée et le rapport direct et physique à la matière dans ce terrain d’expérimentation -, relèvent de l’endurance physique et engagent une mobilisation totale constante. Il n’y a plus que les corps des deux artistes, les matériaux et la lutte contre la gravité. L’urgence à créer.






2023
L’immeuble Atelier
Marseille

VIOLAINE BARROIS ◆


A Portrait of the Artist as a Young Woman
 La Garde / 14 sept - 31 oct

Résidence Rouvrir le Monde
CAC Chateauvert / 2 - 20 oct

NOW

L’IMMEUBLE


12 traverse Magnan
13003 Marseille

13003 


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